Véritablement un mardi noir, c’est une “mobilisation historique au regard des dernières années” avec environ “20%” de manifestants en plus que lors de la journée du 31 janvier qui avait réuni, 2,5 millions.
Un pari réussi pour montrer au gouvernement sourd, la détermination du monde du travail en nombre d’arrêt de travail et de manifestants, contre le report de l’âge légal de départ de 62 à 64 ans.
3,5 millions de manifestants dans plus de 300 manifestations partout sur le territoire et la Cgt revendique 700 0000 manifestants à Paris, 245 000 à Marseille, 120 000 à Toulouse, 100 000 à Bordeaux, 55 000 à Grenoble, 50 000 à Lyon et St Étienne, 42 000 à Montpellier, 35 000 à Valence et Clermont-Ferrand, 30 000 à Nice et Perpignan 25 000 à Rodez, 21 000 à Tarbes, ça fait du monde pour ce baroud d’honneur à la Pyrrhus…
Le 7 mars 2023
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Le 3 mars 2023
En 2023, la France est la 6e puissance économique mondiale et la 2e puissance économique en Europe derrière l’Allemagne et devant le Royaume-Uni, donc Messieurs les gouvernants, arrêtez de nous prendre pour des imbéciles, la réforme des retraites c’est l’affirmation d’une politique très à droite et non un problème d’urgence budgétaire contesté de toutes parts.
C’est pour montrer ses muscles et rassurer l’Europe face aux pôles économiques en guerres, en envoyant un message fort au monde, l’inhumanité capitaliste tient bon la barre en France et ses hordes de travailleurs asservies n’ont qu’à bien se tenir.
L’arrêt de la France c’est pour demain, aujourd’hui c’est le baroud d’honneur, plus fort, plus nombreux en grève et dans la rue d’une intersyndicale à géométrie variable…
Oui mais non, Monsieur le Président, nous aussi on tient bon et comme vous, on lâche rien !
64 ans c’est NON et jusqu’au retrait.
Imaginé par le CNR dans l’intérêt général et mis en place en octobre 1945 par Ambroise Croizat Ministre du travail, dirigeant national de la métallurgie Cgt et député communiste, le système de Sécurité sociale est la plus belle invention humaine d’après guerre, financé par les cotisations , c’est le salaire socialisé afin de répartir au mieux la richesse créée dans l’intérêt collectif :
Mais à l’époque il n’existait que deux organisations syndicales, la Cgt qui comptait dans ses rangs 4 millions 500 adhérents et la Cftc moins de 600 milles.
« La retraite ne doit plus être l’antichambre de la mort mais une nouvelle étape de la vie »
Ambroise Croizat
Les premières élections au CA de la Sécu au printemps 1947 sont un succès indéniable en terme de participation, puisque près de 75 % des électeurs inscrits se rendent aux urnes.
La Cgt obtient 59,2 % des suffrages, les listes Cftc 26,4 %, les listes mutualistes 9,1 % et les listes divers 5,2 %.
Malgré le « triomphe » de la Cgt, déjà la Cftc, s’allie aux élus du patronat qui n’ont pas digéré cette création, pour mettre cette dernière en minorité dans la plupart des caisses.
« Ne parlez pas d’acquis sociaux, parlez de conquis sociaux, parce que le patronat ne désarme jamais »
Ambroise Croizat
C’est un fait le patronat (1) n’a jamais accepté qu’on l’oblige à partager la richesse et de rogner un centime de ses profits colossaux et les 250 grandes familles d’avant guerre qui détenaient l’ensemble du capital.
Il a patiemment ruminer sa revanche pour reconquérir ces supers profits en s’attaquant au fondement même de la Sécu, sa gestion et son financement, allant jusqu’à effacer de l’histoire le nom de son créateur pour lui préférer le Directeur de l’époque.
C’est la lutte des classes, qui est aujourd’hui aux profits du patronat et du capital
C’est donc chose faite depuis Sarkozy, quant à Macron, en bon petit soldat de la finance et du capital, il accélère le calendrier des réformes anti-sociales et notamment à travers l’urgence (2) de la réforme des retraites “le travailler plus, pour gagner moins et dans des conditions de travail toujours plus dégradées avec une subordination accentuée par une soumission inacceptable”.
Le Bosse, consomme et tais toi,
est une humiliation intolérable du capital et de ceux qui nous gouvernent…
C’est travailler toujours plus, plus longtemps en repoussant l’âge légal de la retraite à 62, 64 ans 65 ou 67 ans avec allongement accéléré du nombre d’années de cotisations pour un taux plein afin de permettre à ceux qui se lèvent tôt de mourir au boulot, et à ceux licenciés de “crever sur le bord du chemin”
Messieurs les députés, messieurs les sénateurs, serviteurs zélés, les actionnaires et le patronat vous remercient.
Et bien oui pour permettre à ses héritiers d’hier de s’enrichir toujours plus et plus vite, il est nécessaire de faire passer un très grand nombre de lois anti-sociales ultra-droitières “de gauche caviar bien sûr et dans l’intérêt des “sans dents” évidemment” afin qu’il ne meurent pas d’ennuis… faut pas gâcher la ressource humaine !
Pendant que les rentiers, héritiers des grandes familles puissent engranger des fortunes colossales pour accumuler (3) et s’amuser à coût de dollars dans les soirées “jet set by night” sur le dos de ceux qui se lèvent tôt tous les jours et qui osent manifester pendant qu’eux font la grâce mâtinée “no soucis, tonton Macron travaille pour eux !”.
La baisse des pensions est une hausse des profits !

Alors, comme vous le voyez, c’est pas quelques grèves et manifestations même unitaires
qui désarmeront le patronat… Bien trop d’argent en jeu.
Syndicats comme contre pouvoir ? Vous savez les 10 plaies d’Égypte, qui sont la cause de la sécheresse, et du réchauffement climatique d’après O. Véran « prendre le risque d’une catastrophe écologique, agricole ou sanitaire » et demain c’est sûr une invasion de sauterelle et en plus faudrait pas qu’il tombe des crapauds…
Augmenter la masse des cotisations vieillesse est la seule solution qui puisse pérenniser un système de retraite par répartition de haut niveau.
Réforme après réforme les pensions baissent comme neige au soleil “vert” et la part du PIB consacrée aux retraites stagne depuis 10 ans avec une tendance à la baisse.
La France et ses travailleurs sont à genoux depuis que les ultra-libéraux et la gauche caviar nous gouvernent comptablement en détruisant la protection sociale, faisant ainsi exploser les super profits pour leurs amis.
La Sécu est financièrement asséchée avec des salariés méprisés, la santé est en danger depuis que le capital est rentré par la grande porte grâce à la Loi Bachelot de 2009 pour faire des milliards de profits sur le dos des malades suite au numerus clausus et à la fermeture d’hôpitaux et de lits.
La libéralisation de l’énergie, du transport nous coûte un pognon de dingue et le service public maltraitant ses fonctionnaires est sur le point de sombrer dans les abîmes où l’ont précipités ceux accros “au partenariat public/privé”
Plus de retraités pour moins d’actifs alors que les profits s’envolent et que la production de richesse a été depuis des décennies multipliée par 100 entraînant des gains de productivité comme jamais et tous cela avec des salaires de misère, et ce grâce à une pression quotidienne du chiffre sur ceux qui travaillent et se lèvent tôt, à qui la faute Mr Macron ? A vos amis de la finance et du capital dont le MEDEF est un excellent bras droit…
Pour plus de justice sociale et une répartition plus juste des richesses créées
Les gains de productivité compensent très largement le vieillissement de la population mais ne profitent pas aux travailleurs et à leurs familles.
Le nombre de cotisants pour un retraité a certes baissé passant aujourd’hui à 1,7 cotisants pour un retraité, il était en 1960 à 4 cotisants, mais dans le même temps la productivité horaire du travail ainsi que le PIB ont été multipliés par 100, c’est énorme.
En effet, en 1960, il y avait 20 retraités pour 80 actifs qui travaillaient 45h par semaine et produisaient 3.600 unités de biens par heures travaillées.
Aujourd’hui c’est 37 retraités pour 63 actifs qui travaillent 35h par semaine mais produisent 11.025 unités de biens par heures travaillées, dès lors malgré la baisse du temps de travail et le vieillissement de la population chacun devrait recevoir 3 fois plus qu’en 1960, alors que seuls le capital et les actionnaires se gavent de cette augmentation conséquente de la production française.
Halte aux mépris et à la mal-traitance des salariés
Pour les travailleurs c’est travailler toujours plus, plus longtemps pour gagner moins…
STOP ÇA SUFFIT !
(1) L’objectif de la réforme est en fait la réduction des dépenses publiques pour rassurer la Commission européenne.
Il est dans la continuité des réformes précédentes : baisser les pensions et inciter celles et ceux qui le peuvent à
les compléter en se tournant vers les complémentaires (retraite par capitalisation)…
Et, à terme, détruire le système de retraite mis en place en 1945, puis étendu et amélioré pour que l’assurance
vieillesse n’assure plus seulement la survie des retraités mais leur permettent d’entamer une nouvelle vie
indépendante.
(2) La publication du dernier rapport du COR (Conseil d’orientation des retraites).
Après deux années d’excédents, 900 millions d’euros en 2021 et 3,2 milliards d’euros attendus en 2022, la branche retraite devrait accuser un déficit minime d’ici 2032 (0,5 à 0,8 point de PIB).
De plus, fin 2020, les réserves nettes totales du système de retraite s’élevaient à 8,3 % du PIB (191 milliards
d’euros). Donc, pas d’urgence financière !
D’autant plus que la part des dépenses de retraites dans le PIB, indicateur qui permet d’évaluer la soutenabilité
financière du système de retraite, sera stable ou en diminution jusqu’en 2070 malgré le vieillissement démographique.
(3) Depuis les années 1980, les réformes fiscales ont systématiquement réduit les recettes de l’État.
Ces dernières sont passées de 22,6 % à 16,6 % du PIB entre 1981 et 2019.
Si le gouvernement manque de ressources pour financer les dépenses d’avenir, c’est parce qu’il se prive de recettes avec les cadeaux fiscaux aux grandes entreprises et aux ménages les plus riches.
Seule une politique fiscale plus juste permettrait de dégager les ressources nécessaires aux politiques publiques.
Les économies potentielles sur les retraites ne représentent rien face aux besoins dans les secteurs de la santé,
l’éducation, la transition énergétique (besoin évalué à 5 % du PIB pour la seule transition écologique).